Friday, March 30, 2007

The Vanishing Voice


En marge de la réédition du correct Nordic Visions, Important Records nous sort Stone Tablet, un très bon cru du Vanishing Voice (sans James Toth aka Wooden Wand donc, mais en présence du dynamique Pete Nolan (Magik Markers, Spectre Folk, GHQ...)).

Très belle intro à base de piano cabossé, puis solide série de longs grooves à caractère tribal, avec connexions kraut: on tient ici l'une de leurs sorties les plus consistantes à ce jour. A découvrir via cette série d'extraits.



Et au passage, dans la même veine, un mot sur Double Puberty de Sunburned Hand of the Man, un double CD-R enregistré en mai 2005 et sorti il y a quelques mois: du live où l'on retrouve l'ami Keith Wood (Hush Arbors). Le résultat est plutôt inégal, mais on y trouve tout de même ce genre de moment... et ça, c'est quand même pas mal.

Sunday, March 25, 2007

Pharaoh Overlord - Live in Suomi Finland

Amis du riff, bonsoir: voici le sixième album (et second disque live) de Pharaoh Overlord, side-project du combo finlandais Circle.

Principalement orientée vers le stoner-rock, avec parfois quelques accents kraut, cette formation emmenée par Jussi Lehtisalo, et où l'on retrouve aussi Tomi Leppänen (Aavikko), avait déjà revisité certains morceaux tirés de #1 et #2 sur son premier album live (The Battle of the Axehammer, paru sur LVD en 2004), en offrant une vision radicalement différente: aux vertus hypnotiques des versions studio, le live imposait un remaniement radical, à base de riff-o-rama ultra-bourrin et de production abrasive.

Depuis, Pharaoh Overlord a emprunté d'autres chemins (allant jusqu'au revival d'un heavy metal 80s sur #4), alors quid de ce nouveau live enregistré en mai 2006 ? Car on peut effectivement se poser la question de la légitimité d'un tel disque, surtout lorsqu'il s'agit d'un groupe de stoner, et d'autant plus lorsque la setlist propose plusieurs de leurs "standards" (Mangrove, Skyline, Black Horse).

Seulement voilà, ce serait sans compter sur la capacité de renouvellement de Pharaoh Overlord, qui parvient une nouvelle fois à faire du neuf avec du vieux: démarrage un peu plus kraut (la présence de Hans Joachim Irmler de Faust n'est sans doute pas tout à fait innocente) avec deux chouettes inédits (Tutankharmony et Zero Gravity), puis embardées dans des directions plus psychédéliques, tant dans les incursions de l'électronique que dans le jeu des guitares. Au final, une occasion d'entendre sous un nouveau jour des morceaux pourtant bien connus.




Saturday, March 24, 2007

En rafale...

Une série de sept sorties récentes, pas forcément indispensables, mais dont les quelques bons moments méritent d'être mentionnés ici.

Group Doueh - Guitar Music from the Western Sahara (Sublime Frequencies)
Nouvelle sortie sur le label d'Alan Bishop, avec ce groupe qui mélange musique traditionnelle de l'ouest saharien et incursions de guitare électrique. Quelques titres valent le détour, à commencer par ce Tirara.

Glenn Jones - Against Which the Sea Continually Beats (Strange Attractors)

Toujours dans son registre fingerpicking blues/folk, fortement influencé par l'American Primitive et par son mentor, John Fahey (Cul de Sac et Fahey avaient d'ailleurs collaboré ensemble, en 1997), Glenn Jones revient avec son second disque solo. Style toujours très académique, avec quelques bons titres... mais tout de même bien plus hétérogène que son prédécesseur (This is the Wind that Blows it Out, 2004).

Cold Bleak Heat - Simitu (Family Vineyard)

Attendu depuis 2005, voici le deuxième album de cet all-star quartet, où l'on retrouve les inséparables Paul Flaherty (sax) et Chris Corsano (batterie), aux côtés du trompettiste Greg Kelley (Nmperign, BSC, Heathen Shame...) et du contrebassiste Matt Heyner (NNCK).

Assez éloigné de leur premier disque (It’s Magnificent, but it isn’t War, cocktaïl bouillant de free-jazz aylerien), ce Simitu se révèle plutôt posé, plus propre, avec de bons moments... mais pas forcément ce que l'on attend de ces quatre là. Un extrait: Pound Cake.

V/A - Natural Selection 2.0 (Nature Sounds)

Gros line-up sur cette nouvelle compilation du label Nature Sounds, puisque l'on y croise - entre autres - Pete Rock, MF Doom, R.A. the Rugged Man, Talib Kweli, Raekwon, Masta Killa ou encore l'Inspectah Deck. Comme sur le premier volume, on trouve ici plusieurs très bons morceaux et malgré quelques coups sur la touche skip... cette compilation reste tout à fait appréciable.

Un extrait: Project Jazz (cette piste, où apparaissent Talib Kweli et Viktor Vaughn (MF Doom), est par ailleurs présente sur l'album Renaissance Child de Hell Razah).

Lee Rockey - Lee Rockey Music (De Stijl)

Musicien avec un background jazz, collaborateur occasionnel de Smegma, Lee Rockey était aussi un manipulateur d'électronique et de violon, avec de sérieuses tendances noisy. A découvrir sur cette collection de titres enregistrés entre 1959 et 1973. Extrait sur MySpace.

Earth - Hibernaculum (Southern Lord)

En attendant la sortie du nouvel album (The Bee Made Honey in the Lions Skull... avec Bill Frisell en invité), Earth revisite quelques-uns de ses standards sur Hibernaculum: des grosses guitares, de bons riffs obscurs, avec une approche différente dans le son (plus ascétique et plus proche de leurs récentes escapades), rien de révolutionnaire, mais tout cela demeure bien agréable... et après tout, voilà peut-être une bonne opportunité d'entrer dans l'univers de ce groupe pour celles et ceux qui le méconnaissent encore (à noter que ce CD est accompagné d'un DVD, un docu/live intitulé Within the Drone).


Richard Youngs & Tirath Singh Nirmala - S/T (HP Cycle)

Un chouette album que cette collaboration entre Tirath Singh Nirmala (John Clyde-Evans, ex-Hood) et Richard Youngs (le résultat s'avère finalement assez inédit dans sa discographie), avec des percussions diverses et variées, des nappes de shakuhachi et quelques drones. Ambiance forestière et méditative... et approches plutôt diversifiées dans l'ensemble. Un extrait, par ici.

Sunday, March 18, 2007

Cor Fuhler / Günter Müller / Axel Dörner & Lucio Capece

Aujourd'hui, des extraits et quelques mots à propos de trois disques d'improv' parus en ce premier trimestre 2007.

Cor Fuhler - Stengam (Potlatch)

Ne pas se fier aux apparences d'une pochette:
Cor Fuhler n'a en effet pas signé chez Southern Lord, mais c'est bien sur le label parisien Potlatch qu'on le retrouve pour une série d'expérimentations inside piano (cf. The Hands of Caravaggio).

Chocs sourds sur les cordes, vibrations entraînées par la présence d'ebows et d'aimants (car figurez vous que Stengam, une fois retourné, nous donne Magnets, CQFD!). Une vision riche et singulière de l'instrument.

Deux extraits ici.
Günter Müller - Reframed (Cut)

Là aussi, ça se passe en solo, et là aussi l'instrument est plutôt méconnaissable: il s'agit de notre amie la cymbale dont
Günter Müller extrait la nature oscillatoire: études sur ses entrées en résonance, ses pulsations et ses ondulations, dans un univers plutôt austère. Des extraits sont disponibles sur le site du label.
  • Le site de Günter Müller.
  • Le site du label.
Axel Dörner & Lucio Capece - S/T (L'Innomable)

Et on termine avec un duo composé d'une figure incontournable (le trompettiste
Axel Dörner) et d'un musicien sans doute plus méconnu, Lucio Capece, saxophoniste et clarinettiste d'origine argentine et expatrié à Berlin. D'excellents moments dans cet album où les souffles s'entremêlent entre les phases silencieuses, à découvrir avec deux extraits ici.
  • Le site du label.
  • Plus d'infos sur Axel Dörner sur le site EFI.
  • Le blog de Lucio Capece.

Saturday, March 17, 2007

Baikal / Transitional Phase


Baikal - S/T (Important)

Baikal, c'est sous cette identité que se sont réunis les frères Gibbons, Clint Takeda et Jason Kourkonis (soit Bardo Pond sans Isobel Sollenberger), le temps de deux sessions d'une trentaine de minutes chacune.

Les incursions vocales, assez peu heureuses, sont suffisament rares pour ne pas perturber la bonne santé de ce disque à grosses guitares et à la section rythmique redoutable. Classique, mais efficace. Deux extraits
ici.


Transitional Phase - S/T (LVD)

Là aussi, il s'agit d'un side-project, mais issu d'un autre combo psychédélique:
SubArachnoid Space, dont on retrouve plusieurs membres au sein de
Transitional Phase. Session enregistrée en 1998 et qui ne sort que maintenant sur Last Visible Dog, avec de très bons moments et quelques accents kraut, dopés par un chouette couple basse/batterie. Trois extraits à écouter par ici.

Saturday, March 10, 2007

Fursaxa / Ghosts Brâmes of the Cerf / Egypt is the Magick #


Fursaxa - Alone in the Dark Wood (Eclipse)
Folk à base de boucles vocales, drones, nappes de flûte, percussions, avec quelques extraits de son précédent CD-R (Myriad of Satyrids), un léger croisement entre minimalisme et ambient (Clé Elum, pas très éloigné de Family Underground...), des escapades électriques (Of Tubal Cain): du Fursaxa typique dans son instrumentation comme dans ses orientations, déroulé avec une maîtrise et une limpidité totales.

A noter que Sami Sänpäkkilä (fondateur de Fonal, à la tête de Es) est crédité à la production de cet album, sorti en LP sur Eclipse et prochainement en CD chez ATP.
Ghost Brâmes of the Cerf - Quotidian Furtivian (267 Lattajjaa)
Le label CD-R finlandais réputé pour sa constance dans la pertinence de ses choix, accueillait en novembre dernier Ghost Brâmes of the Cerf (Florian Tositti et Jacob Garet). Pour fans avisés de 23 Productions ou du collectif Jewelled Antler (peut-être en plus "lumineux"), ce duo angevin explore couches lo-fi et superpositions improvisées (à base de guitares, theremin, flûte, harmonica, percussions...).

Ce
Quotidian Furtivian s'avère particulièrement prenant dans sa partie centrale, très beau continuum de boucles hypnotiques et d'ébauches entêtantes à la guitare. Une sélection d'extraits en écoute ici.

A noter que Ghost Brâmes of the Cerf est aussi l'auteur d'un 3" sur Ruralfaune (plus de détails ici)... et qu'un CD-R est attendu du côté de chez Foxglove.

Egypt is the Magick # - The Valentine Process (Mad Monk)
Et pour terminer, un mot rapide sur ce side-project du No-Neck Blues Band, où l'on retrouve notamment Dave Shuford et Adam Mortimer: leur Valentine Process se révèle finalement plutôt inégal, avec une face A franchement anecdotique... mais aussi une face B plutôt efficace.

Vingt minutes avec quelques grooves imparables comme le
NNCK en raffole (guitare, percussions, basse, trompette, moog et même quelques beats). A suivre sur de prochains épisodes que l'on espère plus homogènes...
Et on se quitte avec une vidéo de Fursaxa...


Excepter - Tank Tapes


Voilà une cassette à placer parmi les quelques pépites de la discographie d'Excepter: Tank Tapes, 1h enregistrée live, entre influences dub et beats hallucinés façon Throne (assez curieusement sorti chez Load, en 2004).

Pas d'extraits, mais un lien vers un mix (à base d'Upsetters, Sandy Bull, B-52's...) signé John Fell Ryan + 1 vidéo:.

Sunday, March 04, 2007

B-aac-k from the K-raa-k

Mode flemme: copier/coller d'une rapide review du k-raa-k festival que j'ai posté sur une mailing-list.

Dennis Krokodil & friend (@@+)
Ce duo belge démarre son set sous forme de drone léger associé à des petites percus avant de dévier dans des zones plus agitées, couches noisy & gros beats. Assez efficace et pas mal pour se déboucher les oreilles en arrivant.

Phil Minton (@@@+)
Sans doute le personnage qui possède le plus large éventail dans ce festival... Beaucoup de surprises et d'énergie dans ses improvisations vocales (au sens large: cris, murmures, souffles, bourdonnements...).


Raccoo-oo-oon (@@@)
Je gardais un assez bon souvenir de leur "Is Night People", mais j'ai trouvé que c'était vraiment un cran au-dessus en live: du rock très tribal, de petites phases noisy qui se déroulent pas mal et beaucoup de percus. Bon, je crois savoir qu'il y a quelques aficionados dans le coin, mais je pense que ça pourrait plaire à pas mal de monde par ici...

Thomas Ankersmit / Giuseppe Ielasi (@@@@)
Deux pommes qui éclairent la pénombre... et derrière les laptops, le néerlandais Thomas Ankersmit (sax) et l'italien Giuseppe Ielasi (guitare). De l'improvisation paisible, avec des couches de crépitements (moins "extrême" que ce que Ielasi avait fait sur Erstwhile à une époque), de chouettes tonalités de gratte "à la Oren Ambarchi", et des drones au sax qui ondulent tranquillement... avec Ankersmit qui joue pas mal sur l'espace.

Little Howlin' Wolf (@+)
Cet homme orchestre utilise guitare, harmonica, batterie, deux flûtes et deux sax (souvent en simultané), dans un esprit blues parfois assez drôle, mais qui ne m'a pas trop marqué au final.

Ergo Phizmiz (-)
Aperçu vite fait ce remplaçant de dernière minute, chantant avec son mégaphone par dessus un MD qui débitait de la fanfare... J'aimais bien son look bob/noeud papillon, mais bon, un film regroupant des séquences live du No-Neck Blues Band était diffusé au même moment, donc j'ai esquivé vers le ciné (j'ignore si c'est sorti en DVD mais pour info, au cas où certains voudraient chercher, ça s'appelle "NNCK, Work in Progress 1995-2005", c'est signé Adam Mortimer et ça dure 40'... dans ce que j'ai vu, de très bons moments, assez représentatifs du groupe).

Dinosaurs with Horns (@@@+)
Set ultra-dense de Rick Potts et Joseph Hammer, mélange de noise, pop, musique concrète; manipulations d'électronique en tout genre, de bandes et de scie. Tous les ingrédients de ce que l'on pouvait entendre chez la LAFMS, réunis dans cette prestation à base de beats difformes.

Warmer Milks (@)
Il y a dans leur "Radish on Light" un côté électrifié lo-fi que je trouve assez pertinent. Bon, je n'ai pas vu l'intégralité de leur set, mais sur ce que j'ai vu c'était malheureusement folk acoustique très endormi. Plutôt décevant.

Bear Bones, Lay Low (@@+)
Sous ce pseudo, un vénezuélien basé à Bruxelles, qui assemble les boucles (percus, guitare, incantations vocales, clavier...). Formule plutôt classique, mais ses ascensions sont assez réussies, bien qu'il atteigne un peu rapidement son rythme de croisière (grosse guitare dronesque bien lourde... pas très loin de Birchville Cat Motel sur ce coup là); quelques longueurs, du coup.

Orthodox (@@@)
En raison de l'absence de Witchcraft, le k-raa-k avait convié ces remplaçants de dernière minute, trio métalleux espagnol récupéré il n'y pas très longtemps par Southern Lord. N'étant pas grand fan du seul disque que j'ai entendu d'eux ("Gran Poder"), ce set s'est avéré être une bonne surprise: même si je ne suis pas trop convaincu par les parties vocales, les gros assauts guitare/basse/batterie bien secs passent en revanche très bien sur scène.

Daniel Higgs (@@@+)
Là aussi, quelqu'un sur lequel je n'accroche pas trop sur disque, et qui m'a bien plus emballé en live. De longs titres folk sur banjo, une redondance intrinsèque à son style qui passe bien ici, des déclamations habitées (ça n'a sans doute rien à voir, mais parfois il me fait vaguement penser à David Tibet)... tout cela ponctué d'intermèdes à la guimbarde.

Bohman Brothers (@@@)
Beaucoup de quincaillerie, un md, pas mal de fruits (banane, pêche, mandarine, citron...), tout un attirail de verre et de plexiglas, du déodorant (qui pue pas mal, mine de rien), des instruments trafiqués... voilà un aperçu de l'arsenal des frères Bohman. Quelque part entre le happening et l'improv, et surtout avec une bonne dose de dérision.

Jozef Van Wissem (@@+)
Je le connaissais vaguement via un disque bien paisible avec Tetuzi Akiyama, et je dois dire qu'au bout d'une dizaine d'heures de festival, ça fait pas de mal de se poser devant ce joueur de luth. C'est chouette et ça passe sur fond de field-recordings de hall d'aéroport (ou de gare ? bref, vous voyez le genre...). Un peu trop redondant quand même.

Major Stars (@@+)
Après un rapide passage sur Lugubrum (néo-bourrinage made in Belgium; si quelqu'un a identifié le truc qui était pendu au plafond, ça m'intéresse!), c'était l'heure du set final en compagnie de Major Stars (sextet rock'n roll avec guitar heroes et la pose qui va avec). Malheureusement, beaucoup de pépins techniques au départ... mais la dernière partie faisait son effet. Cela dit, c'est surtout le bassiste et son voisin batteur énervé qui ont retenu mon attention. Si quelqu'un a des recommandations de disque(s), j'irais bien jeter une oreille...