En 1968, un quintet atypique l’investissait pour y enregistrer ses premières sessions et y donner ses premiers concerts. Des trentenaires chevronnés (Jaki Liebezeit venait du free-jazz, Irmin Schmidt et Holger Czukay étaient élèves de Karlheinz Stockhausen), un guitariste de vingt ans, touché par la grâce (Michael Karoli), et un sculpteur américain rencontré à Paris (Malcolm Mooney) qui allait endosser le rôle de chanteur... un peu plus tard remplacé par Damo Suzuki, un japonais rencontré par hasard dans les rues de Munich: en somme, le line-up de Can pourrait être vu comme la rencontre entre des novices instinctifs et des brutes techniques capables d’adapter leurs styles, la réunion de musiciens imprégnés de musique concrète, du rock du Velvet, de la pop des Beatles, d’électronique, de reggae, de jazz et de musiques ethniques... autant d’influences qui allaient résonner au fil de leur parcours.
Et si Can garde l’image d’un grand jam band (ou plus exactement, qui savait tirer la quintessence de jams dépassant la dizaine d’heures...), ce fut aussi un superbe groupe de rock’n roll.
Sorti seulement au début des années 80 et désormais disponible en édition remasterisée (tout comme le reste des autres albums), Delay documente les premiers enregistrements de Can (1968/1969). S’il n’a pas l’homogénéité d’un Tago-Mago et si d’une certaine façon il rappelle quelque peu Soundtracks (c'est-à-dire, un bon disque avec des moments d’exception), Delay préfigure avant tout ce que sera Monster Movie, le premier album officiel de la formation: du rock où l’on distingue d’ores et déjà un sens naturel du rythme, l’élégance innée de Michael Karoli et où l’on perçoit toute l’originalité du groupe... ainsi qu’un Malcolm Mooney littéralement habité.
Un morceau en écoute, le titre d’ouverture: Butterfly.
Et si Can garde l’image d’un grand jam band (ou plus exactement, qui savait tirer la quintessence de jams dépassant la dizaine d’heures...), ce fut aussi un superbe groupe de rock’n roll.
Sorti seulement au début des années 80 et désormais disponible en édition remasterisée (tout comme le reste des autres albums), Delay documente les premiers enregistrements de Can (1968/1969). S’il n’a pas l’homogénéité d’un Tago-Mago et si d’une certaine façon il rappelle quelque peu Soundtracks (c'est-à-dire, un bon disque avec des moments d’exception), Delay préfigure avant tout ce que sera Monster Movie, le premier album officiel de la formation: du rock où l’on distingue d’ores et déjà un sens naturel du rythme, l’élégance innée de Michael Karoli et où l’on perçoit toute l’originalité du groupe... ainsi qu’un Malcolm Mooney littéralement habité.
Un morceau en écoute, le titre d’ouverture: Butterfly.