Saturday, April 28, 2007

Zodiacs - Come / Gone

Zodiac Speedcreep, Grim Jim Gypsy et Ezekiel Blackouts III : derrière ces énigmatiques pseudonymes réunis sous la bannière Zodiacs, se cache en réalité un supertrio fondé par Clay Ruby (Davenport), James Toth (Wooden Wand) et Keith Wood (Hush Arbors, et invité récurrent chez Six Organs et Sunburned).

Là où la réunion est assez inattendue, c’est que si les trois hommes évoluent habituellement dans des sphères folk/free-folk, la musique de Zodiacs est radicalement dirigée vers le rock psychédélique: de gros jams lo-fi endiablés, à base de guitare, basse, batterie et d'orgue, développés le long de deux CD-Rs, Come et Gone parus fin 2006 chez 23 Productions. C'est du lourd, sans temps morts... Zodiacs avait placé la barre bien bien haut! A découvrir via cette sélection d'extraits.

A noter que début 2007, le label Holy Mountain a ressuscité Zodiacs, par le biais d'une sortie assez trompeuse : même nom que l'un des CD-Rs (Gone), même pochette… mais le contenu s’avère être une sélection de titres venus des deux disques. Si l’initiative est toujours louable dans le sens où elle ne pourra qu’attirer un peu plus la lumière sur Zodiacs, elle laisse un peu sur sa faim tant il n’y avait vraiment rien à jeter sur les deux albums originaux... qui sont toujours disponibles aujourd'hui (notamment via Eclipse Records): une occasion à ne pas manquer!

Quelques liens:

Monday, April 23, 2007

Pink Reason - Cleaning the Mirror

Siltbreeze nous a déjà gratifié de quelques bonnes sorties depuis le debut de l'année (le disque de Sapat, par exemple), et la série se poursuit avec le premier album de Pink Reason, projet de Kevin De Broux.

Si Cleaning the Mirror réunit une instrumentation assez étendue (guitare, clavier, percussions, cuivres...), le décor demeure cependant plutôt dépouillé le long de ces six titres folk, baignés dans une belle recherche sur le lo-fi... et qui, par certains aspects, pourrait bien plaire aux fans du Moonlight Farm de Jakob Olausson.

Un extrait, avec de bons changements de directions: Up the Sleeve.



Monday, April 16, 2007

Omar Souleyman

Lorsqu'il ne sévit pas sous son alias Porest, Mark Gergis officie comme l'un des principaux fournisseurs du label d'Alan Bishop, Sublime Frequencies: après trois sorties consacrées au Cambodge et à la Thaïlande, une à la Syrie et une autre à l'Irak (l'excellent Choubi Choubi et ses rafales de percussions), notre homme pointe cette fois son projecteur sur Omar Souleyman, figure de la pop à la mode syrienne (le livret indique que sa discographie compte plus de 500 références).

Avec ses treize titres sélectionnés sur la période 1996-2006, Highway to Hassake ne donne sans doute qu'un aperçu de la musique d'Omar Souleyman, mais un aperçu sacrément enthousiasmant: ce mélange de styles traditionnels du moyen-orient (choubi / mawal) et de Turquie, porté par une instrumentation à base de claviers, de percussions, de oud, de saz, de bouzouki et de kamancheh, ne tarde pas à s'imposer comme une invitation à la transe... mais pas seulement, avec quelques très chouettes intermèdes beaucoup plus apaisés. Sans doute une des meilleures sorties Sublime Frequencies des deux dernières années.

A découvrir avec cette vidéo de Leh Jani (ne pas hésiter à prolonger avec l'album, puisqu'il s'agit là, à mon avis, d'une musique qui prend beaucoup d'ampleur sur la durée):




Et pour ceux qui se demanderaient qui est l'homme que l'on aperçoit régulièrement s'approcher de l'oreille d'
Omar Souleyman: "Mahmoud Harbi is a long-time collaborator and the man responsible for much of the poetry sung by Souleyman. Together, they commonly perform the Ataba, a traditional form of folk poetry used in Dabke. On stage, Harbi chain smokes cigarettes while standing shoulder to shoulder with Souleyman, periodically leaning over to whisper the material into his ear. Acting as a conduit, Souleyman struts into the audience with urgency, vocalizing the prose in song before returning for the next verse".


Friday, April 13, 2007

Corrupted / Monarch

Une enveloppe en provenance du Japon, flanquée de slogans révolutionnaires en langue espagnole: pas de doutes, Corrupted est de retour.

On les avait quittés sur l'impeccable El Mundo Frio (HG Fact, 2005), croisement entre ambiances à la Labradford / Bohren und der Club of Gore, accalmies emmenées à la harpe, et décollages sludge/doom fulgurants.

La formation japonaise revient donc avec deux 7" (Vasana et An Island Insane), des formats courts sur lesquels Corrupted file droit au but: noir et incisif... et quelques poussées bien rentre-dedans, décidément implacables.

A découvrir via cet extrait de Vasana.





Dans la foulée, un mot sur Monarch, groupe bayonnais qui indique justement Corrupted parmi ses nombreuses influences.

Dead Men Tell No Tales, qui regroupe deux de leurs albums (Speak of the Sea et Die Tonight), est récemment sorti chez Crucial Blast pour l'Amérique du Nord, et très prochainement en Europe sur le label espagnol Throne Records.

Et c'est décidément du côté de la péninsule ibérique qu'il faut regarder, puisque la musique de Monarch est à rapprocher de celle d'Orthodox, dans son goût pour la répétition, pour sa volonté d'étirement du temps, pour les assauts cinglants des cymbales... et pour son côté bien bourrin. Assez redoutable dans son genre.

Des extraits sont disponibles sur le site de Crucial Blast, mais aussi chez Aquarius Records... ou encore sur MySpace.

Monday, April 09, 2007

Treatise

Aujourd'hui, un lien: une animation-analyse du Treatise de Cornelius Cardew. Ca se passe ici.

Saturday, April 07, 2007

Baby Grandmothers

Après Pärson Sound et Träd, Gräs och Stenar, le label Subliminal Sounds récidive dans la réédition de rock psychédélique suédois, cette fois-ci en compagnie de Baby Grandmothers.

A rapprocher de Can pour le dynamisme de sa section rythmique, ou d'Agitation Free pour ses envolées guitaristiques, ce trio fondé en 1967 et à l'existence éphémère, est à (re)découvrir sur cette compilation de titres enregistrés en studio et en live.

  • Un aperçu sur MySpace (Somebody Keeps Calling My Name).
  • Le site du label.
  • Bella Linnarson sur MySpace.

Hautement recommandé par ailleurs: "Turn On, Tune In, Drop Out".

Sunday, April 01, 2007

Creel Pone: une sélection (1)

Depuis 2005, Creel Pone s'est lancé dans un vaste programme de rééditions, avec la sortie de 100 reproductions d'albums de musiques électroniques, électro-acoustiques, de musique concrète... issus de la période 1947-1983.

En ce début 2007, le catalogue de ce label basé à Reykjavik vient de dépasser les 70 références: on y croise certaines figures incontournables (Tod Dockstader, Ilhan Mimaroglu, ou encore Pierre Henry...), des compilations d'époque qui documentent certains scènes nationales (électronique néo-zélandaise, hongroise, hollandaise, grecque, australienne...) et de nombreux artistes méconnus.

Voici donc une première sélection de trois disques (d'autres suivront...): découvertes ou redécouvertes de pionniers de l'électronique.

Ruth White - Flowers of Evil
Le sous-titre de cet album de 1969 est assez parlant: "An electronic setting of the poem of Charles Baudelaire". Et le résultat s'avère quant à lui tout à fait étonnant: sur fond d'électronique angoissée, des boucles vocales désincarnées se déploient... sorte de transposition électronique de Fursaxa dans une forêt hantée. A découvrir via cet extrait: The Litanies of Satan.

Paul Boisselet - Symphonie Rouge / Symphonie Jaune
Enregistré en 1947, ce mélange d'électro-acoustique, de musique concrète et d'influences chinoises, où apparaît une cascade d'instruments (cordes, ondes martenot, percussions, claviers...), est l'oeuvre d'un visionnaire, tant certains passages semblent actuels... d'autres évoquant certaines BO postérieures (le Fahrenheit 451 de Bernard Herrmann, par exemple), mais ce ne sont que des exemples parmi d'autres.
  • Un extrait de la Symphonie Jaune est disponible ici.
  • Quelques détails supplémentaires par ... et pour ceux qui désireraient se procurer un original, ça se passe par ici.

Jacques Lejeune - Blanche Neige
Sous-titré "suite musicale en 14 tableaux de Jacques Lejeune pour dire le conte et danser avec les enfants" et estampillé Nathan (la première édition étant sortie chez SFP en 1975), on pourrait voir en cet album quelque chose d'assez inoffensif.
Mais en marge de son (génial) livret descriptif des chorégraphies (voir les scans ci-dessous), ce projet se révèle extrêmement ambitieux, puisqu'il s'agit de "revisiter un grand conte trop souvent édulcoré dans ses versions modernes". Et effectivement, dans cette oeuvre de Jacques Lejeune (élève de Schaeffer et de Bayle, affilié à l'INA/GRM), il y a matière à se faire peur ou à se plonger dans des décors sacrément bizarres, le long de "14 tableaux [...] pour dire le conte et danser avec les enfants"... vraiment pas "édulcorés"!
  • Une sélection d'extraits, ici.
  • En quête d'un original ? C'est par .





  • Le site du label.
  • Le site du mail-order de Keith Fullerton Whitman, le bien-nommé Mimaroglu Music Sales: de très nombreuses références du catalogue Creel Pone y sont disponibles (bourré d'informations + extraits).