Sunday, August 06, 2006

We want... a shrubbery! (Episode 1)

"O Knights of Ni, you are just and fair, and we will return with a shrubbery." (Arthur, King of the Britons)

Ainsi fut baptisée la section archives du Castle Anthrax, inaugurée aujourd’hui avec The Hands of Caravaggio (Erstwhile, 2002), fruit de la collaboration entre John Tilbury et MIMEO (Music In Movement Electronic Orchestra). Qu’il s’agisse de l’artwork de Points & Slashes (inspiré du travail de Lucio Fontana) ou des nombreuses pochettes reprenant des tableaux de Keith Rowe lui-même, le catalogue du label new-yorkais Erstwhile n’a jamais caché la relation étroite qu’il entretenait avec la peinture.
En mai 2001 à Bologne, une toile de Caravage se retrouva même au centre des débats: L’Arrestation du Christ et son célèbre clair-obscur que Keith Rowe visualise d’ailleurs comme l’un de ces flagrants délits publié en Une de tabloïd, fasciné par la position des mains de Jésus, de Judas, des soldats... et de l’homme à la lampe (sur la droite), dont on dit d’ailleurs qu’il s’agirait d’un autoportrait de Caravage. Cette source lumineuse qui vaudra d’ailleurs une analogie avec certains travaux de Jérôme Noetinger (Cellule d’Intervention Metamkine, Le Cube...).

"In one second you guys can eliminate me once and for all." (John Tilbury)
"Less than a second." (Jérôme Noetinger)
"On est treize à table, en 5-3-3 avec deux gardiens et sans Robert Pirès: une vraie dream team." (Raymond Domenech)

Au centre, le pianiste d’AMM évolue sur un terrain rendu instable par Cor Fuhler (inside piano) et se confronte à une armada électronique : confrontation des époques, confrontation entre le piano et des technologies contemporaines, une rencontre qui s’intègre dans la longue tradition du concerto. Tout a déjà été dit sur la richesse de cet album, sur son fourmillement de détails, sur la force de ses contrastes, sur la profondeur des interactions entre les différents membres de l’orchestre, sur cette apparente complexité d’où émerge une vision évidente, sur la pureté et sur l’ampleur du son (l’enregistrement est signé Dean Roberts, Marcus Schmickler et Renato Rinaldi)... autant d’éléments qui font de chaque écoute de The Hands of Caravaggio, une nouvelle découverte. Un point qui ne s’est d’ailleurs toujours pas démenti, quatre ans après sa sortie.
  • De nombreuses chroniques, un essai sur l’Histoire du concerto ainsi que des extraits sont disponibles sur le site du label Erstwhile Records.
  • Quelques détails sur L’Arrestation du Christ, toile retrouvée à Dublin en 1990 chez des Jésuites... et un récent article qui rappelle que Caravage n’a décidément pas fini de faire parler de lui.